Pour avoir une idée de ce risque, la France des maquis a été représentée dans le plan du site divisée en départements cliquables qui renvoient à des pages web indiquant dans la mesure du possible quels étaient les moyens rassemblés par les maquis et le rôle qu'ils ont tenus dans la libération du pays. Ce travail a été mené et est poursuivi à partir de livres ayant une valeur historique mais également à partir de sites web qui apportent des précisions particulièrement intéressantes. Il s'y ajoute des documents publiés émanant du War office et des documents historiques bruts ou ou des cas d'école émanant du service historique du département des Armées américaines (Pentagone). Certains de ces documents, au demeurant, servent encore de cas stratégiques d'école dans la formation des cadres militaires des armées US. Autant qu'il est possible, des cartes expliquent et localisent les principaux mouvements et actions des armées ou des maquis.
Actuellement l'étude des départements suivants est achevée: Manche, les départements bretons de l'Ille-et-Vilaine, des Côtes-du-Nord, du Finistère, et du Morbihan, celui de la Loire-Atlantique (ex-loire-inférieure), et les départements de la Manche et de la Dordogne (une étude qui a permis d'élucider un certain nombre d'interrogations se posant au sujet de la 2ème SS Panzer Division). Le département à l'étude est actuellement celui du Calvados qui demande énormément de travail et un bon nombre d'obtention d'autorisations de reproduction.
Mais il faut ajouter que les indications synthétisées par départements de ce site ne sauraient être considérées comme complètes. Tout simplement parce que le travail de synthèse de l'action des maquis n'a jamais été achevé ni au ministère des Armées, ni au ministère des Anciens Combattants, ni à celui de la Culture. Néanmoins, ces synthèses donnent une idée assez précise du rôle réel joué par les maquis et leur encadrement dans la libération du pays et de l'étendue de leur sacrifice, ce qui est le but poursuivi par l'auteur de ce site, qui autorise la reprise des informations qu'il publie, en particulier quand il s'agit d'expliquer l'histoire dans les écoles, collèges et lycées, en en citant simplement la source.
... et celle de la répression
Pour remédier à ces difficultés, c'est directement sous l'inspiration du général Oberg que Joseph Darnand, créateur de la milice, que le JO du 21 janvier 1944 a fait paraître la Loi n°38 du 20 janvier 1944 instituant les Cours martialesde façon à les faire dépendre anonymement d'un secrétariat au Maintien de l'Ordre chargé à la fois des missions de Police et de répression.(télécharger?)
Les décret et arrêté signés de Laval nommant justement J. Darnand au poste de Sécrétariat au maintien de l'ordre avec pouvoir sur l'ensemble de la Police et lui donnant une large délégation de pouvoir du ministre de l'Intérieur, c'est à dire de lui-même, sont publiés sur la même page du journal officiel.
Mais cela ne suffisait pas au général SS Oberg qui voulait en réalité obtenir du régime de Vichy une totale collaboration afin d'aligner les règles appliquées en zone de guerre (Belgique et Pays-Bas, départements du Nord et du Pas de Calais et au Nord de la Somme et de l'Aisne) par les Tribunaux militaires allemands à ceux des anciennes zones occupées et libres qui étaient définies dans le chiffon de papier de l'accord d'Armistice. En effet, l'Allemagne ne pouvait étendre la zone de guerre à toute la France dans l'attente du débarquement des alliés sans que tout le monde comprenne que l'Armistice avait pris fin et que l'extension de la zone de guerre justifiait donc les actes et actions de résistance, qualifiés de terroristes.
Il a donc demandé à son ami Joseph Darnand d'intervenir pour durcir les lois existantes qui réprimaient les actes de résistance qualifiés. Si l'on ne dispose pas des demandes d'Oberg, qui a dû les
formuler oralement lors de ses repas fréquents avec Joseph Darnand, on dispose en revanche d'un réponse signée de Darnand à ses demandes sur la forme d'une lettre qui figure dans un dossier des archives
nationales qu'il est interdit de photographier sous la forme
du fac simile d'un carbone d'une lettre de réponse de J. Darnand à Oberg
figurant aux archives nationales. Cette lettre a été datée du même jour que la parution au JO
de la première
loi rectificative n°78 du 11 février 1944
(télécharger?) modifiant
la loi initiale du 20 janvier 1944.
(télécharger?). Le carbone comporte apparemment la signature autographe du secrétaire général du maintien de l'ordre.
Quant à la répression des activités clandestines, elle fera l'objet d'une loi n°139 du 20 mars 1944 réprimant les activités clandestines (télécharger?). On sait que cette loi arrêtant de présumés complices d'activités clandestines a donné lieu à de nombreuses dénonciations parfois grâcement rémunérées en permettant de constituer des réserves d'otages, notamment dans les forts de la région parisienne.
La loi n°262 du 14 mai 1944 relative aux cours criminelles extraordinaires
(télécharger?), qui remplit une deuxième page de JO(télécharger?) permettait au Secrétaire du maintien de l'ordre d'évoquer le cas de toute personne dénoncée ou ce qui revient au même prévenue d'être auteur, coauteur ou complice d'attentats et traduits devant une cour criminelle d'être traduite devant les Cours martiales. De plus elle rend le jugement de ces Cours non susceptible d'appel et immédiatement exécutoire. Là encore, un bon nombre de ces condamnés serviront d'otage pour Oberg.
Bien que cela ne soit pas explicitement indiqué, ces lois doublonnaient, en réalité, la loi n° 318 du 5 juin 1943 réprimant les activités communistes, anarchistes, terroristes ou subversives publiée au J.O. du 24 juin 1943, pages 1714
(télécharger?)et 1715 (télécharger?), que l'ogre Darnand visera dans son arrêté des Cours martiales jamais publié au JO.
Bien sûr, une loi n°315 du 10 juin 1944(télécharger?)prorogera jusqu'au 31 décembre 1944 les lois n°38, n°78 et 262 ci-dessus évoquées.Dans le même J.O., est publié un arrêté daté du 27 juin 1944(télécharger?)dissolvant les sections des Renseignements généraux chargées de lutter contre le communisme et de conduire les menées anti-terroristes qui sont désormais rattachées à la Direction des Renseignements généraux.
Les archives de ce service et les policiers qui les alimentaient ont longtemps poursuivi leur tâche de renseignement bien après la Libération (en formant l'essentiel du contenu du célèbre fichier "EDVIGE").
Quant à l'arrêté prévu pour déterminer les procédures devant les Cours martiales et les chambres spéciales, il ne paraît pas avoir été publié au J.O. jusqu'à la date du 29 juillet 1944. Précisons simplement qu'il permettait à J. Darnand de fixer les sièges et la composition de ces organisations punitives et au Service du maintien de l'ordre et d'évoquer toute affaire telle qu'il lui plaisait...
L'essentiel de ces textes avait pour objet non seulement de supprimer les résistants arrêtés, mais de punir l'ensemble de leur famille ou de leurs proches. Ainsi, grâce à la complicité du gouvernement de Vichy, les nazis pouvaient impunément contourner la convention de la Haye fixant les obligations des armées d'occupation en faisant assimiler par "l'Etat français" toute forme de résistance à des actes terroristes.
De son côté, Oberg n'a jamais cessé d'appliquer la politique de représailles qu'il avait arrêtée le 10 juillet 1942 conformément aux ordres qu'il avait reçus d'Himmler, bien que ses accords avec René Bousquet, puis les lois répressives édictées à sa demande par le régime de Vichy et par Joseph Darnand interposé aient eu pour prétexte d'y mettre fin!...
Jacques Delarue, dans son ouvrage «Histoire de la Gestapo» chiffre à 29.660 le nombre des otages fusillés en France dans l'ensemble des deux zones, dont 11.000 rien qu'à Paris. Un chiffre qui parait très raisonnable mais qui ne tient pas compte des charniers retrouvés après la Libération y compris à Amiens et à Arras (non pris en compte dans le macabre décompte de Jacques Delarue). Un décompte qui, et qui, de toute façon, ne prend pas en considération le nombre des résistants de la zone de guerre du Nord tués ou déportés en Allemagne, en général dans des camps d'extermination.
Mais on sait que, dans la zone de guerre du Nord et notamment dans le bassin minier, le nombre des condamnés à la déportation à l'occasion des grèves de mineurs étaient de l'ordre de cinq fois celui des fusillés. Or, on n'a pas revu 20 p.100 de ces déportés au mois de mai 1945!... Il semble qu'il en allait de même en Belgique.
Enfin, pour le prix de ses loyaux services à la politique de collaboration décidée par les nazis,
J. Darnand a été nommé par décret(télécharger?) lui octroyant les
mêmes pouvoirs par délégation que le président du Conseil également ministre de l'Intérieur, secrétaire d'Etat à l'Intérieur
en remplacement de M. Lemoine démissionnaire. Il sera jugé et condamné à mort le 3 octobre 1945 et fusillé non sans avoir
une dernière fois infructueusement plaidé sa cause et celle de sa milice auprès du Général de Gaulle.
(à venir) La poursuite des exactions nazies sur le sol Allemand
Synthèses
L'analyse de la campagne du VIIIème Corps d'armée US en Bretagne est apparue d'emblée essentielle par son contraste avec la campagne de France menée par le reste de la 3ème armée conduite par le général PATTON. On doit au demeurant noter que chaque fois que le commandement américain a agi en liaison parfaite avec les maquisards, les troupes franco-américaines ont été victorieuses. Chaque fois qu'il en a été autrement, sauf à Brest, les troupes américaines ont tout juste pu maintenir le statu quo contre les troupes allemandes.
Si l'on ne prend en considération que les objectifs officiellement assignés à PATTON dans sa campagne militaire en Bretagne, il a échoué en ne capturant aucun des ports bretons escomptés destinés à faciliter le débarquement et l'approvisionnement de ses propres troupes.
Les raisons de cet échec sautent aux yeux et sont relativement simples à comprendre quand on a lu les analyses des départements bretons de ce site:
Le plan Overlord, révisé au mois de mai 1944, a été appliqué à la lettre alors qu'après la chute des maquis de Saint-Marcel et de Saffré, il devenait impossible de créer un port artificiel dans la baie de Quiberon. L'opération de concentration des maquis de St-Marcel auraient dû logiquement être déclenchée après l'opération "Cobra" et non au mois de juin peu après le débarquement. Après la chute de St-Marcel,
il fallait à l'évidence, dès lors que l'armée américaine ne disposait pas d'une infanterie suffisamment abondante, abandonner l'idée d'installer un port de débarquement dans la baie de Quiberon. Mais le commandement américain avait besoin d'être assuré de la combativité des maquis bretons...
Une autre erreur réside dans la sous-estimation des forces allemandes stationnées en Bretagne et de leur agressivité. Les garnisons allemandes de Brest, de Saint-Malo et Lorient ont été sous-estimées alors que leur armement était volontiers surévalué afin de faire plus facilement bénéficier l'infanterie de l'appui aérien de la XIXème flotte aérienne tactique. La non prise en considération des troupes allemandes stationnées sur les îles s'est révélée constituer une erreur coûteuse pour l'armée américaine.
Le rédacteur de cette page ne croit pas du tout au pari de PATTON avec le maréchal MONTGOMERY. Mais il apparaît en revanche que PATTON a fait un pari risqué en expédiant la 6ème division blindée isolée et réduite au silence radio au fin fond de la Bretagne et sans soutien aérien, alors qu'elle était précédée d'une division parachutiste allemande fort bien équipée et entraînée et qu'elle était suivie d'unités certes hétéroclites mais également fort bien armées, dirigées par un général expérimenté, le Generalleutnant KarlSpang. Ce pari était nettement moins risqué si PATTON restait en contact avec "Monty" et le décodage par ULTRA des messages émis par ces unités allemandes. Or, tous ces mouvements de troupes allemandes étaient ordonnés par radio depuis le grand quartier général du Fuehrer qui avaient certainement été décryptées par le système ULTRA et communiqués à MONTY, qui les transmettait à Patton. Chaque jour, Patton expédiait un piperclub chargé de transmettre au Général Grow par larguage ces informations. Bref, la liaison entre le PC de Grow et Patton, était totalement dépendante de la météo et notamment du brouillard et de la bruine bretonne!.
Que fallait-il donc craindre? A cette époque, les bombardements de Londres par les V1 avaient atteint leur point culminant et inquiétaient même les G.I's au point qu'Eisenhower en a fait état dans son livre "Crusade in Europe". Les Allemands avaient également réussi à adapter leurs bombardiers quadrimoteurs au lancement des V1 en vol en un temps record. Ils avaient également mis au point des rampes orientables, justement dans la Manche.
Les Américains pouvaient-ils craindre une menace contre New-York et la Côte atlantique avec des super-V1 lancés depuis des sous-marins? La Kriegmarine disposait en effet de nouveaux sous-marins à long rayon d'action équipés de Snorkel (ou Schnorkel), difficilement détectables et les Allemands avaient appris à lancer les V1 avec des rampes de fortune au demeurant orientables. Mais lancer des V1 depuis des sous-marins supposait tout de même des modifications notables des superstructures des sous-marins qui ne pouvaient plus être effectués dans les chantiers de Hambourg ou de Brême soumis à des bombardements lourds incessants des alliés.
En revanche, ces transformations auraient pu être faites dans les arsenaux de Cherbourg ou de Brest, mais pas dans celui de Lorient, dont toutes les passes étaient minées très soigneusement par la R.A.F, souvent plusieurs fois par semaine, les mines étant distribuées aussi régulièrement que le facteur distribue le courrier. Quant aux formes propres à accueillir les coques des sous-marins allemands à long rayon, d'action de Saint-Nazaire, ils n'étaient pas en meilleur état que les chantiers de Brême.
Seul, le minage des accès à l'arsenal de Brest se révélait fort périlleux, en raison de la très forte densité de la flak. Telle est probablement la raison pour laquelle le quai de l'arsenal de Brest était transformé au moindre bruit suspect en véritable sapin de Noël par l'artillerie américaine jusqu'à la prise complète du port.
Dans cette hypothèse, qui résiste bien à l'analyse, on comprend mieux que trois divisions d'infanterie américaines et deux bataillons de rangers de la première armée américaine, tous très expérimentés, combattant au nord de Falaise, aient été versés en urgence au VIIIème Corps et retirés en pleine bataille de la poche de Falaise pour être transportés toute affaire cessante vers le siège de Brest.
C'est vraisemblablement pour ne pas affoler les troupes américaines, que PATTON a probablement dissimulé les motifs de la marche sur Brest de la 6ème D.B. US derrière un pari de cinq livres avec le Maréchal MONTGOMERY, par l'intermédiaire duquel passaient toutes les informations secrètes de l'Intelligence britannique sur la guerre, à commencer par les informations décryptées par le système ULTRA.
Si l'on prend en considération cette hypothèse, alors la campagne de PATTON en Bretagne, et la capture quasiment instacte de l'arsenal de Brest, sous le contrôle du général Bradley, doit être considérée comme un véritable succès!