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Comme les hommes, les peuples qui oublient leur histoire cessent d'exister!


Plan des pages consacrées au département de la Manche

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Les Mouvements de résistance,
La Mission Helmsman,
La préparation du débarquement dans la Manche,
L'entraînement des troupes d'assaut de la Force U,
Les bombardements de l'artillerie lourde côtière,
L'entrée en lice de la 101ème Airborne en Cotentin
l'épopée de la 82ème Airborne,
Sainte-Mère-l'Eglise, première commune libérée...
La longue marche des 507ème et 508ème R.I.P.
L'assaut d'Utah beach,
La bataille de Sainte-Mère-Eglise
La conquête d'Isigny,
La libération de Carentan
La consolidation de la tête de pont d'Utah beach,
La neutralisation des batteries côtières,
L'isolement du Nord Cotentin,
L'isolement de Cherbourg,
La capture et la libération de Cherbourg
L'enfer sanglant de la bataille des haies,
La tête de pont entre la Taute et la Vire,
L'attaque vers Périers,
La contre-attaque allemande.
La Bataille de Saint-Lô,
La colline de Martinville,
La colline 122,
La légende du Major Thomas D. Howie,
La préparation de l'opération Cobra
L'attaque ratée du hameau de La Varde,
La défaite de Saint-Germain-sur-Sève,
L'opération Cobra,
Les bombardements aériens de Cobra,
L'attaque de l'infanterie américaine,
La libération d'Hébécrevon,
La diversion sur le flanc gauche,
La percée américaine
l'élargissement
de la brèche de Cobra,
Le piège se referme,
La poche de Roncey,
L'oeuf d'oie
de Bradley,
L'attaque alliée à
l'Est de la Vire,
4 jours de combat,
du XIXème Corps,
La bataille de
Moyon-Troisgots,
Ruée sur Avranches
La Directive n° 1
du Gl Bradley,
La capture de Brécey,
et celle de Coutances,
Objectif Avranches,
Les points de passage
vers la Bretagne,
sous contrôle,
Les batailles de Mortain,
La capture de Mortain,
La 1ère bataille de Mortain
La 1ère bataille de Mortain (suite),
La conception de l'encerclement
des forces allemandes,
Le dilemme allemand,
La fin piteuse de
la bataille de Mortain
La 3ème Armée US
dans la Manche

Résistance, Maquis et Libération du département de la Manche (suite de la page 4)

Au même moment, la 30ème D.I. avait capturé deux petits ponts et éliminé les possibilités d'infiltrations ennemies sur le flanc droit de la division. Quatre jours après que le VIIème Corps ait assumé le commandement du secteur, les 9ème et 30ème D.I. avaient enfin atteint la zone qui ouvrait sur la route Périers-Saint-Lô entre la Taute et la Vire, mais sans contrôler elle-même la route qui était battue par son artillerie. Pour atteindre ce but, la 30ème Division avait perdu, entre les 7 et 20 juillet, plus de 3.000 hommes et la 9ème Division avait subi environ 2.500 blessés entre les 10 et 20 juillet

Cette fois, depuis l'Est de la Vire, le XIXème Corps d'Armée allait attaquer St-Lô, dont le contrôle était indispensable pour pouvoir mener à bien l'attaque décisive rompant le front allemand.

La Bataille de Saint-Lô

Saint-Lô, le petit chef-lieu du département de la Manche était situé à un carrefour stratégique dont le contrôle était un enjeu essentiel pour l'Armée américaine. Et c'est certainement la première raison pour laquelle la Ville a subi d'aussi importants bombardements à partir du 6 juin 1944 et pendant la semaine qui a suivi le débarquement. Mais il s'y ajoutait d'autres considérations sur lesquelles les alliés ne se sont pas nécessairement expliqués, telles que, la connaissance par Ultra, de l'exercice du Kriegspiel prévu le jour même à Saint-Lô et le secret espoir d'écraser tout l'état-major élargi aux commandants de division du LXXXIVème Corps de l'armée allemande, l'existence de stocks de plantes pour la fabrication de carburant agricole, et la volonté de détruire aussi bien les moyens téléphoniques que de transport de la ville, devenant elle-même un obstacle à l'arrivée des renforts et des approvisonnements allemands. Les Américains avaient prévu de s'emparer de Saint-Lô dans les neuf jours suivant le débarquement... Il est clair qu'ils n'avaient pas envisagé la structure des lieux alors que les Allemands s'y étaient tellement fiés qu'ils n'avaient pas pris de mesures de défense particulière pour en assurer la défense en profondeur

Or, à la mi-juillet 1944, l'état-major de la 1ère Armée auquel s'était joint le général Patton qui préparait déjà avec l'embryon de l'état-major de la 3ème Armée le "Breakout", avait placé la prise de Saint-Lô comme prioritaire sur tout autre objectif, avec l'idée que dans le pays de "l'Enfer des haies", le contrôle de Saint-Lô était un préalable indispensable à la bonne fin de toute percée. Or, l'affaire se compliquait car les Allemands avaient tout simplement capturé l'ordre de bataille de la 1ère Armée, juste avant que les Américains ne déclenchent leurs attaques sur toute la zone permettant l'accès à Saint-Lô.
La guerre des haies et la bataille de Saint-Lô (13)
(cliquer deux fois sur la carte
Carte extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", rapport de Martin Blumenson, CENTER OF MILITARY
HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone), Washington DC, 1993.cf note 13.
Le début de la bataille va se jouer entre le cinquième Corps d'armée U.S., commandé par le Major général Leonard T. Gerow, qui avait dirigé le débarquement sur la plage d'OMAHA, s'appuyant depuis la rive droite de la Vire jusqu'aux premières ondulations de la colline 192, occupées par le XIXème Corps US sous le commandement du Général Corlett, qui devait prendre ladite colline d'une part, et de la gauche (à l’ouest) vers la droite, de trois kampfgruppen — la 353ème, la 266ème, et la 352ème Divisions - sous le commandement opérationnel du Q.G de la 352ème. Tout à fait à droite, était positionnée la 3ème Division parachutiste, l'ensemble de l'infanterie du LXXXIVème Corps, commandé par le général Meindl, pouvant bénéficier de l'appui de la 12ème brigade de canons d'assaut.

La prise de la colline 192, qui est le point culminant du plateau entre les routes de Bérigny-Saint-Lô, qui s’écartent à quatre miles au nord-est de Saint-Lô était indispensable. Depuis son sommet, les Allemands pouvaient observer tout ce qui se passait sur la zone du 5ème Corps américain et donner à l'artillerie toutes les coordonnées de tirs nécessaires. La prise de la colline était donc un préalable indispensable à la prise de la ville elle-même.

Alors que l'offensive commençait à l'est de la Vire, le point central des opérations s'est au début développé sur la colline 192 et a impliqué le flanc droit (à l’ouest) du Vème Corps. Tandis que la 2ème Division blindée et la 1ère D.I. sur la gauche (à l’est) du secteur du Vème Corps défendaient Caumont et tenaient le point pivot du mouvement tournant projeté de la première armée, la 2ème Division d'infanterie attaquait sur la droite pour capturer la colline 192 en même temps que l'attaque du XIXème Corps en direction de Saint-Lô.

Schéma de l'attaque de la colline 192
schéma extrait de "BREAKOUT AND PURSUIT", par Martin Blumenson,
pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
(service historique du Pentagone)(cf. 13)
Placée sous le commandant du major général Walter M. Robertson, la 2ème Division d'infanterie avait débarqué en Normandie le 7 juin et avait participé très vite à la progression es troupes depuis la plage d'OMAHA. Considérée comme une bonne unité, la division s'était déjà frottée à la difficulté de prendre la colline 192, à la suite d'une première tentative en juin qui lui avait coûté plus de 1.200 blessés en trois jours. Elle s'était donc entraînée en mettant au point de nouvelles tactiques d'attaques des rangées de haies misant sur la synergie associant Chars-pelotons d'infanterie - génie. En préalable, l'infanterie ou le génie devaient provoquer des trous dans les rangées de haies assez grands pour assurer le passage rapide d'un char qui ne laisserait pas le temps aux défenseurs de se servir de leurs armes antichars. Mais malgré un pilonnage soigné, la colline 192 gardait des défenses intactes où un bataillon de la 3ème Division de parachutistes allemands avait installé un système complexe de positions en points d'appui se soutenant mutuellement.

Les Américains étaient sûrs, cependant, à partir d’enregistrements antérieurs que les Allemands pouvaient couvrir les approches de Saint-Lô et également les pentes de la colline 192 avec des tirs de précision. Le « sommet de la colline est la grande chose, » avait dit le Général Gerow, mais pour la prendre la 2ème Division a dû avancer et occuper un bout de terrain étroit de deux miles et demis de la route de Bérigny entre la route du Calvaire et la fourchette de Bérigny. Outre l'appui aérien, était prévue toute l'artillerie du corps, plus quatre bataillons d'artillerie des autres divisions du secteur du Corps venues renforcer l’artillerie de la 2ème Division. Le schéma d'attaque prévoyait encore Le trente-huitième R.I. (colonel Ralph W. Zwicker), du côté droit (ouest) et moins d’un millier de yards au nord de la crête de la colline 192, devait lancer l'assaut principal avec trois escadrons de chars et deux compagnies lourdes de mortier attachées. Le 23ème R.I. (Lt Col. Jay B. Loveless), au centre, devait envoyer un bataillon à travers la pente orientale de l'objectif. Enfin, le 9ème R.I. (colonel Chester J. Hirschfelder), en position à l'est de la fourchette de Bérigny, devait soutenir l'attaque de division avec l’artillerie.

Au matin du 11 juillet, l'appui aérien a été décommandé pour cause de brume. L'artillerie a ouvert le feu pendant vingt minutes pour une préparation lourde et peu de temps après 06h00 que la division est passée à l’attaque.

Les Allemands qui s'attendaient à l'attaque s'étaient mis en retrait pendant la préparation d'artillerie puis avaient réoccupé leur ligne en interdisant quasiment au 38ème R.I. de rejoindre sa ligne de départ par un tir d'artillerie dense. En une demi-heure, les Allemands ont neutralisé les six chars de la première vague d'assaut et les Américains sont bien vite revenus au barrage roulant d'artillerie classique. Les Tanks et les équipes de bazooka ont écrasé les canons d'assaut cachés dans les décombres d'un village. Une douzaine de fusiliers ont cerné discrètement une position ennemie connue sous le nom de « coin de Kraut, » à la distance de grenadage, et ont détruit les armes ennemies. Quinze parachutistes allemands se sont rendus. Trois qui refusaient de capituler ont été enterrés vivants par un char bouteur. Cette méthode de progression lente et vigoureuse a permis vers midi au 38ème R.I. s’atteindre le sommet de la colline 192.

Pendant que les Allemands se retiraient, parfois avec réticence, une partie du 38ème R.I. creusait un périmètre défensif juste au-dessus de la route, qu’il couvrait de son artillerie; les autres éléments ont traversé la route par petits groupes et ont pris le contrôle de l'éminence immédiatement au sud. Dans le même temps, un bataillon du 23ème R.I. nettoyait la pente est de la colline 192, et a débusqué et détruit au fusil à grenade des positions toujours tenues par les Allemands dans des rangées de haies tandis que les chars qui les accompagnaient détruisaient toutes les maisons susceptibles de constituer des points d'appui pour l'ennemi. A la fin de l'après-midi, ce bataillon occupait les positions sur la pente Est de la colline 192 dominant la route de Bérigny. Ce soir là, Hausser, le commandant de la 7ème Armée allemande, ordonna au Général Meindl, commandant du IIème corps de parachutiste, de tenir la colline 192 à tout prix. Il était trop tard. L’artillerie U.S. harcelait déjà la route au sud de Bérigny pendant la nuit, l’infanterie U.S. repoussait des petites et inefficaces contre-attaques.

Les Allemands s'évertuaient à établir une nouvelle ligne de la défense dans le sud des collines dominant la route Saint-Lô-Bérigny. Le 12 juillet, la 2ème D.I. avançait un peu, passant la journée à consolider ses nouvelles positions au sud de la route de Bérigny. Les Allemands ont été respiré quand l'attaque américaine s'est arrêtée, parce qu’avec leurs troupes fixées au sol par l'attaque du XIXème Corps vers Saint-Lô, le commandement allemand estimait que, si la 2ème D.I. avait poursuivi son attaque vers le sud, les Américains auraient tout simplement réussi une percée. Mais la 2ème D.I. avait besoin de souffler. Son succès notable ne lui avait rapporté que 147 prisonniers mais également de lourdes pertes: 69 tués, 328 blessés et 8 disparus. Mais la division avait capturé le meilleur point d'observation du secteur Saint-Lô, d'où les Américains pouvaient comtempler de haut, l'arête de Martinville, le prochain objectif du XIXème Corps.

En descendant l'arête de Martinville

Logiquement, une attaque vers Saint-Lô, par cette partie du XIXème Corps U.S. à l'est de la Vire, aurait dû suivre les attaques successives dans le Cotentin: celles du VIIIème Corps le 3 juillet, du VIIème Corps le 4 juillet, et l'opération de la tête de pont du XIXème Corps lancée le 7 juillet. Bien que le Général Bradley ait prévu de programmer l'attaque directe vers Saint-Lô pour le 9 juillet, il a différé son ordre d'attaque au 11 juillet. Différentes raisons peuvent expliquer cette décision: le mauvais temps qui limitait l'intervention de chasseurs bombardiers, la fatigue des hommes éprouvés par des attaques répétées, mais surtout l'arrivée prévue d'une unité fraiche, la 35ème D.I. qui devait prendre ses marques sur un front large de 8 miles tenue jusqu'au 10 juillet par la 29ème D.I. En effet, Au nord à la limite de quatre miles de Saint-Lô, les positions tenues par les 29èmes et 35ème D.I. occupaient un front de huit miles depuis la Meauffe par Villiers-Fossard jusqu'à la route de Couvains-Calvaire. Saint-Lô était au centre de la zone projetée des opérations du Corps. Afin de contrôler Saint-Lô, les divisions devraient avancer jusqu’à la ligne de fleuve à l'ouest de la ville et vers la route de Bérigny, à la sortie à l'est de la ville. Les divisions devaient attaquer côte à côte dans des zones étroites.

L'apparition du char Coupe-haies, très vite baptisé "Rhino tank"
(Sur cette photo, la version adoptée par la 1ère Armée US)
Photo extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon
A. Harrison, CENTER OF MILITARY HISTORY
UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.
La frontière séparant les deux divisions courait de Villiers-Fossard le long de la base occidentale de la colline 122 jusqu’à la boucle de la Vire. La 35ème DI du côté droit devait se déplacer de 2 miles le long de la Vire au nord-ouest de Saint-Lô; la 29ème D.I., qui devait fournir l’effort principal du corps, devait prendre la ville. Tandis qu'un bataillon d'artillerie moyenne soutenait l'attaque du XIXème Corps à l'ouest de la Vire, le reste de l’artillerie du Corps - 4 bataillons d’obusiers de 155 mm et un bataillon d’obusiers de chacun 4.5 pouces et de 8 pouces – devaient soutenir l'attaque sur Saint-Lô. Le Général Corlett avait rattaché un bataillon supplémentaire d'artillerie moyenne à la 29ème Division. Il dirigeait lui-même la compagnie d'artillerie de division, après avoir fait souder sur l’avant de ses chars des cornes d’acier (très vite baptisés Rhino tanks) de telle sorte qu'elles empêchent le char d'élever son avant et de l'exposer aux canons antichar et aux panzerfaust quand ils cherchaient à enfoncer les haies et que ces cornes puissent enfoncer des trous dans les talus de haies pour en faciliter la destruction. Il a également expérimenté une technique de progression de l’infanterie par le centre des champs abandonnant le déplacement le long des rangées de haies, trop propices aux embuscades.

Pour sa part, le Général Gerhardt avait désigné comme objectif initial la colline près de la ville plutôt que Saint-Lô elle-même comme objectifs immédiats : au nord la colline 122 et juste à l'intérieur de la frontière de droite de division, l'arête de Martinville à l'est, et le sud-est des hauteurs Saint-Lô. Avec ces points en sa possession et la colline 192 en la possession de la 2ème D.I. , Gerhardt espérait en menaçant d'encercler la ville qu'il pourrait contraindre les Allemands à l'évacuer, plutôt que d'affronter un combat maison par maison, ruines après ruines dans la ville dévastée.

Pour cela, il fallait contrôler deux des trois hauteurs, considérées comme indispensables par le Général Gerhardt pour frapper son but à distance: la colline 122 et l'arête de Martinville. Bien que la possession de la colline 122 livre à la 29ème Division une approche large comme une avenue plus directe vers la cité - la route principale Isigny-Saint-Lô , qui entre dans Saint-Lô par le nord - il préférait ne pas l'attaquer directement. En second lieu, la colline 122 n'était qu'un bastion de la ligne défensive allemande, une position qui ancrait des fortifications sur une arête de deux miles se prolongeant au nord vers Carillon. Il a donc déployé le 115ème R.I. (colonel Godwin Ordway, Jr.) à travers un large front, au nord et au nord-est de la colline 122, sur la droite de la division. Bien que chacun des trois bataillons d'infanterie ait été déployé, un espace de plusieurs centaines de yards séparait deux d'entre eux. En fait, le Général Gerhardt était tenté de prendre le contrôle de l'arête de Martinville. En tenant cette éminence à l'est de Saint-Lô, les troupes U.S. menaceraient d'encercler et d'isoler la colline 122.

Supposant que la 2ème Division prendrait la colline 122 en sécurisant son flanc et ses arrières, le Général Gerhardt a dirigé le 116ème R.I. (colonel Charles D.W. Canham) pour se glisser au sud sur un front étroit près du flanc gauche de la division sur la frontière à l'arête de Martinville. Là, le régiment tournerait à droite (vers l'ouest) et descendrait l'arête vers le bord oriental de la ville. Le 115ème R.I. devait faire une attaque de diversion en bas de la route Isigny-Saint-Lô vers la colline 122 et protéger le flanc de droite de la division. Le 175ème R.I. (colonel Ollie W. Reed) devait être disposé pour exploiter le succès- d'une part sur l'arête de Martinville ou, si, d'autre part, en dépit de l'hypothèse contraire, le 115ème R.I. rencontrait peu de résistance depuis la colline 122, le long de l'axe Isigny-Saint-Lô.

Or, le 11 juillet 1944 à l'aube, les parachutistes du IIème Corps ont lancé une attaque de diversion à l'appui de l'attaque de la Panzer Lehr à l'ouest de la Vire. Une patrouille allemande a coupé les fils téléphoniques du 115ème R.I. Sous le feu de l'Artillerie et de mortiers ennemis, deux compagnies de parachutistes soutenues par le génie ont attaqué les troupes légèrement déployées du 115ème R.I., débordé les lignes américaines, en encerclant en partie un bataillon d'infanterie, et ont chassé une compagnie de mortier de 4.2 pouces de leurs positions. Sans communication et instruction du commandement, ni d'appui de mortier lourd, ou de précisions sur l'ampleur de l'attaque allemande, des petits groupes d'infanterie ont combattu isolément jusqu'au début de la matinée. Mais à 7h30, les Allemands revenaient dans leurs positions après avoir infligé une centaine de blessés au 115ème R.I., en perturbant sérieusement le plan d'attaque initial de cette unité.

L'attaque de diversion n'a pas empêché le Général Gerhardt de lancer tôt le matin, après une préparation d'artillerie lourde, deux bataillons du 116ème R.I. dans l'attaque de l'arête de Martinville. Malgré une résistance opiniâtre dans les rangées de haies, les mortiers de 4,2 pouces ont balayé l'arête, les chars ont neutralisé un canon automoteur sur la route du Calvaire, et l'infanterie a pu dépasser son premier obstacle majeur, une route submergée fortement protégée par les mines anti personnelles. Au moment même où le 2ème R.I. prenait le contrôle de la colline 192, le 116ème R.I. avait seulement conquis six rangées de haies en cinq heures...

Pendant que l'opposition allemande se dérobait, le 116ème R.I. fonçait vers le sud de l'arête de Martinville, obliquait vers l'ouest, et commençait à descendre la pente vers Saint-Lô. Dès que les troupes d'assaut ont accru leur progression, le colonel Canham, le commandant régimentaire, a aligné son bataillon de réserve. Vers la fin du jour, ce bataillon, avec une compagnie de chars en appui rapproché, avait installé des positions bloquant le flanc gauche de la division. Retranché maintenant sur la pente sud de l'arête de Martinville, le bataillon dominait la route de Bérigny. La nuit suivante, le Général Gerhard faisait passer le 175ème R.I. tenu en réserve à travers les positions du 116ème R.I. pour progresser vers Saint-Lô. Malheureusement, le plan du général avait une faille: l'artillerie allemande massée sur une éminence au sud de Bérigny pouvant prendre sous ses tirs la face Nord de l'arête de Martinville. Conséquence: le 11 juillet 1944, la 29ème D.I. a perdu près de 500 hommes.

Mais en face, la situation devenait très précaire. Le II ème Corps de parachutistes signalait que tout son front « était en flamme. ». Des tirs de l'artillerie U.S. denses et efficaces avaient réduit, à la tombée de la nuit du 11 juillet, la 3ème Division de parachutistes à 35 pour cent de sa force autorisée. Le kampfgruppe de la 353ème Division, combattant à côté des parachutistes, était passé de près de 1.000 hommes à 180. Le général Meindl, demandait qu'un régiment de la 5ème Division de parachutistes, arrivant à ce moment de Bretagne, renforce son secteur. Le commandant de la VIIème Armée, Hausser, a refusé, arguant que la défaite de la Panzer Lehr rendait la région à l'ouest de Saint-Lô plus critique, ce qui ne l'empêchait pas d'insister, pour que l'arête de Martinville soit tenue à tout prix. Après quoi Meindl a du se débrouiller pour établir une nouvelle ligne pendant la nuit.

Le 12 juillet, la 29ème D.I. a peu progressé, toujours bloqué sur un large front par la colline 122, fait peu plus que maintiennent la pression et soutiennent des accidents. Sur le côté gauche, le 175ème R.I. ne pouvait pas, en raison des tirs d'artillerie allemands, dépasser les positions du 116ème R.I. pour réduire l'arête de Martinville. L'artillerie et les tirs de mortier allemands ont immobilisé la division et ont encore infligé près de 500 blessés. La réduction de la colline 122 s'imposait. Avec un appui lourd des chasseurs- bombardiers

Un nouveau dispositif de combat a été défini: Au matin du 13 juillet les deux régiments sur l'arête de Martinville partaient des deux zones régimentaires côte à côte face à l'ouest, le 116ème tenant en principe la ligne d'arête, le 175ème R.I. occupant la face méridionale de l'arête vers la limite de la route de Bérigny. Le Général Gerhardt ordonnerait au 175ème R.I. de descendre la route de Bérigny vers Saint-Lô derrière un écran de tanks. Avec des bombardiers en piqué balayant les troupes terrestres en avant de terre et neutralisant la colline 122, l'artillerie procurant une protection étroite, et des chars ouvrant la route, il y avait des raisons d'espérer que la ville puisse tomber. Il en alla tout autrement, faute de beau temps, de chars indisponibles par manque de coordination et d'un pilonnage très dense de la zone de progression qui sera limitée à 500 yards avant que le Général Corlett décide d'arrêter l'attaque et de mettre les troupes au repos pour mettre en place son dispositif d'attaque de la colline 122, reposant pour l'essentiel sur la 35ème D.I.

La prise de la colline 122

Commandée par le major général Paul W. Baade, la 35ème Division, bien que très entraînée, était handicapée par la rapidité avec laquelle elle avait été mise en ligne. Les troupes avaient assuré une partie du front actif sans reconnaissance étendue; leur connaissance de l'ennemi était limitée à l'idée générale de la ligne de front allemande, l'impression que les Allemands se défendaient avec vigueur, et la compréhension immédiate qu’ils avaient une excellente observation de tous leurs mouvement C'est seulement quand la division a lancé son attaque que les hommes ont appris comment les Allemands avaient complètement organisé le terrain.

Depuis une ligne de départ courant entre La Meauffe (sur la Vire) et Villiers-Fossard, la 35ème Division faisait face au pays des rangées de haies. Le flanc droit de la division était assez bien protégé par la Vire; mais du côté gauche, juste en dehors de sa zone, la colline 122 dominait la zone toute entière. Le 11 juillet, le jour où les 2ème et le 29ème D.I. se lançaient à l'attaque, le Général Baade avait prévu d'engager deux régiments de front: le 137ème (colonel Grant Layng) du côté droit longeant le fleuve, le 320ème (colonel Bernard A. Byrne) du côté gauche, Le 134ème R.I. (Colonel Butler B. Miltonberger ) étant tenu en réserve du Corps. Après une préparation d'artillerie de trente-minute, la division a avancé à 06h00.

Les éléments du flanc droit des deux régiments à l'assaut ont avancé d'un mile et demi en deux heures et ont redressé le front de la division, mais ensuite l'attaque s'est arrêtée, comme toutes les divisions inexpérimentées en rencontrant une forte résistance depuis les rangées de haies. Les tirs étant particulièrement denses, l'un des premiers blessés fur le Commandant du 137ème R.I. Après ce baptême du feu, le Général Hobbs, de l'autre côté de la Vire, a demandé à la 35ème Division d'avancer pour couvrir le flanc de la 30ème D.I.. Au deuxième jour de l'attaque, le 12 juillet, la 35ème D.I. a fait précéder son attaque d'une préparation d'artillerie de 45-minutes, histoire de ramollir les défenses allemandes. Une position fortifiée dans une église adossée à un cimetière a été réduite avant que l'infanterie affronte un château fortifié. Tout cela n'avançait pas beaucoup jusqu'au moment où la division s'est bloquée sur une position forte du Carillon soutenue par la colline 122. Il fallait donc réduire au préalable la colline 122, située dans la zone de la 29ème D.I. US.

Avec ses trois bataillons en ligne, aux côtés des chars, des chasseurs de chars, et de l'artillerie délivrant un soutien important, le 137ème R.I. avait pris le contrôle d'une partie de la route menant à l'arête. Le régiment avait perdu 125 hommes et 11 chars moyens et fait 53 prisonniers. Mais les résultats de la progression étaient importants. Et la 352ème D.I. allemande qui défendait le terrain à l'Est de la Vire qui formait son flanc gauche s'en inquiétait fort: si les troupes américaines progressaient vers St-Lô ou même simplement vers la boucle de la Vire, elle était définitivement isolée, la 352ème n'étant reliée au reste des troupes allemandes que par un pont immergé à Rampan, au sud de Pont-Hébert. Or la division allemande était exsangue: en trois jours elle avait subi deux attaques au niveau régimentaire, 12 au niveau d'un bataillon et 26 au niveau de la compagnie. L'artillerie U.S. lui avait causé 840 blessés et une seule salve de contre-batterie avait détruit six des 12 canons du bataillon d'artillerie. Or, si la 352ème D.I. allemande s'effondrait, la défense de colline 122, même renforcée par la 30ème Brigade mobile sur l'ordre de Meindl, s'effriterait.

Saint-Lô, la capitale des ruines, que les Allemands puis les Américains pouvaient voir depuis la colline 122
Photo extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon
A. Harrison, CENTER OF MILITARY HISTORY
UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.
Au même moment, le 137ème R.I.avait encerclé une partie du complexe de "Carillon-Colline 122" à l'ouest. Comme la 29ème D.I. n'avait plus assez de forces pour terminer l'encerclement à l'Est, le général Corlett a confié cette tâche au 134ème R.I. qu'il avait, on s'en souvient, placé en réserve, et qui était donc chargé de mener l'assaut. Le 15 juillet, peu après que le 137ème R.I. ait attaqué le côté droit pour traverser la route de l'arête Pont-Hébert-Saint-Lô, tandis que le 134ème R.I. avançait à gauche en assaut direct de la colline 122. L'artillerie et les tirs de mortiers allemands dirigés depuis la colline 122 ont infligé 117 blessés au 137ème R.I.

Tôt, le 15 juillet, le 134ème R.I. du colonel Miltonberger avait attaqué. L'axe de sa progression était une route de campagne, sale et étroite, depuis Villiers-Fossard traversant Emélie jusqu'au sommet plat à peine perceptible de la colline. Le 134ème R.I. s'est déplacé vers l'ensemble des bâtiments de ferme à Emélie derrière un barrage roulant d'artillerie. Très vite, les hommes se sont égarés dans un entrelacs de fossés, de rangées de haies et la douche du feu ennemi. La menace de la confusion planait au-dessus du champ de bataille alors que petites unités combattaient dans différents champs. Malgré un nombre élevé de blessés dans de sévères actions d'éclat, le régiment avait pris le hameau d'Emélie vers midi.

Encouragé par ce succès, le Général Baade a ordonné au Brigadier Général Edmund B. Sebree, commandant en second de la division, de former une Task Force (Unissant le 134ème à deux compagnies du 737ème bataillon de tanks, une compagnie du 60ème Bataillon du Génie, et un peloton du 654ème bataillon de chasseurs de chars) et de la conduire jusqu’à la crête de la colline 122. C'est qu'a entrepris le général après un bombardement de l'aviation intervenu à 20h30. A un mile de la crête, la Task Force a bénéficié d'un appui feu destiné à nettoyer la crête et à minuit, la Task force s'installait, les soldats creusaient leur poste de combat et le Génie minait le point d'appui pour en renforcer la défense.

La contre-attaque prévue est intervenue tôt le 16 juillet et a fait fléchir légèrement l'infanterie jusqu'à l'intervention du bataillon de réserve. Elle a été suivie d'une seconde contre-attaque qui a révélé un nombre considérable de trainards allemands et de retardataires repartant vers le hameau Emélie. Alors, l’élan d’un seul contre-assaut a fait traverser la totalité crête de la colline 122 aux troupes de la 35ème D.I. en dépit des tirs de l'artillerie lourde Allemande. La colline 122 était tombée ouvrant un superbe point de vue sur la capitale des ruines et annonçant l'effritement des défenses allemandes.

Le 17 juillet, le 137ème R.I. à droite de la division pouvait finalement casser la défense allemande à travers la route de Pont-Hébert-Saint-Lô. Le 320ème R.I. nettoyait la zone de Carillon, que les Allemands avaient pratiquement abandonnée. Progressant au sud vers la Vire, le régiment a rencontré une résistance de plus en plus faible. Pendant ce temps, le 320ème R.I. nettoyait la zone de Carillon, que les Allemands avaient pratiquement abandonnée.

Après un jour de réorganisation et de repos, le 115ème R.I. est sorti le long de la route Isigny-Saint-Lô, le 116ème a fourni l'effort principal le long de la crête de l'arête de Martinville sur 600 yards de front, et le 175ème R.I. a fourni un appui feu sur les positions échelonnées à l'arrière gauche le long de la route de Bérigny. Mais dès le 15 juillet, l'attaque montrait des signes d'échec, en dépit des attaques de diversion lancées par le 175ème R.I., des attaques aériennes du IXème Tactical air Command. Le 116ème R.I. a immédiatement perdu sept chars moyens pris en enfilade sous le feu ennemi depuis le sud.

L'arête de Martinville, une position clé... acquise par hasard par le Major Bingham,
et où le Major Howie sera tué par un obus.
Photo extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon A. Harrison,
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.
Sur la droite de la division, le 115ème R.I. perdait pied dans la confusion. Tanks mal placés et inutiles, bataillons entremêlés, coordination perturbée avec la division, il a fallu le sang-froid d'un officier de liaison de l'artillerie pour reprendre en main une compagnie d'infanterie et empêcher le retrait paniqué du régiment. Malgré l'optimisme naturel du général Gehrardt, sa division piétinait. Et pourtant, c'est à ce moment qu'est intervenu un évènement important dans la prise de Saint-Lô: deux bataillons d'assaut du 116ème R.I. ont bien progressé le long de l'arête de Martinville quand l P.C. de division, manquant d'informations précises sur la situation et la crainte d'une trop importante extension de ses lignes, a ordonné une halte. Un bataillon s'est arrêté et a consolidé sa progression d'environ 500 yards, tandis que l'autre commandé par le Major Sidney V. Bingham, Jr a continué à progresser, faute de communications avec son groupe de tête.

Or, ce groupe de tête était à 1.000 yards en avant de la ligne de front du régiment et à peine 1.000 yards de la limite Est de Saint-Lô. L'artillerie et les mortiers allemands dirigés vers l'unité principale du 11ème R.I. ont alors isolé le Bataillon du major Sidney V. Bingham, Jr, qui a formé un périmètre défensif, alors qu'il lui manquait la moitié d'une compagnie de fusiliers, un peloton d'armes lourdes, des mortiers de 81mm. et du personnel de bataillon. Les tirs ennemis de l'artillerie, des mortiers et des armes automatiques étaient si denses que toutes les tentatives des 116ème et 175ème R.I. distants respectivement de 1.000 et 700 yards, pour atteindre le bataillon isolé ont échoué.

Il y eut peu d'amélioration le 16 juillet. Tandis que la 35ème Division combattait pour tenir la colline 122, la 29ème Division paraissait pratiquement paralysée. Le 115ème R.I. a avancé d’environ 300 yards en bas de la route de Saint-Lô-Isigny et est venu à la hauteur de la 35ème Division sur la colline 122, mais les régiments sur l'arête de Martinville ne pouvaient toujours relever le bataillon isolé. Six jours de combat avaient amené la 29ème D.I. près de son but, mais avec des forces considérablement affaiblies. Deux jours plus tôt, 125 remplacements avaient reconstitué un bataillon du 116ème R.I. à seulement 60 pour cent de sa force autorisée ; pendant la nuit du 16 au 17 juillet un autre bataillon a reçu 250 remplaçants enrôlés, portant son effectif total à 420.

Le 16 juillet, un bataillon du 115ème R.I. avait un seul un peloton d’hommes subsistant dans chaque compagnie de fusiliers. Le lendemain 17 juillet, 200 hommes composaient les trois compagnies de fusiliers d'un bataillon du 175ème R.I. et la plupart des officiers et des sous-officiers avaient été tués ou blessés.les autres bataillons d'infanterie étaient également sérieusement épuisés au moment crucial de l'assaut final sur Saint-Lô. Le Général Gerhardt s'est tourné vers la solution des unités de soutien et il a ordonné au Brigadier Général Norman D. Cota, commandant adjoint de la division, de former une Task Force de chars, de reconnaissance, de chasseurs de chars, et des troupes du génie. La Task Force devait être réunie dans le secteur arrière de la division en un lieu qui permettrait d'attaquer vers Saint-Lô ou au nord-est-par la route d'Isigny-Saint-Lô- ou vers l'est- ou encore en bas l'arête de Martinville, vers la colline 122 qui n'était pas encore complètement cernée.

La légende du Major Thomas D. Howie

Le 17 juillet, au septième jour de l'attaque, la 29ème Division a frappé avant aube. Le major Thomas D. Howie, commandant le 3ème bataillon, du 116ème R.I., menait ses hommes en une colonne de compagnies dans une marche silencieuse vers l'unité isolée du Major Bingham. Les Allemands soupçonneux avaient intensifié leurs tirs d’artillerie et de mortier et balayaient à la mitrailleuse la pente de l'arête de Martinville. Résistant à l’impulsion de leur répondre, les hommes d’ Howie rampaient dans la brume au début de la matinée, sans avoir encore été détectés. Plusieurs heures après le point du jour, ils avaient rejoint la force isolée du Major Bingham. Quand le Major Howie a informé le colonel Dwyer par téléphone que les hommes du Major Bingham étaient incapables de fournir davantage d'effort, le colonel lui a demandé s'il pouvait déplacer son seul bataillon à la limite Est de la ville. Le Major Howie lui a seulement répondu: "Ce sera fait!". Quelques minutes plus tard, il était tué par un obus allemand.

Prenant le commandement du bataillon d’Howie, le capitaine William H. Puntenny a essayé de monter l'attaque sur Saint-Lô le long de la route de Bérigny, mais les Allemands ont lancé un rideau si dense de tirs de mortier que les hommes ne pouvaient plus se déplacer. Tard dans l'après-midi, une contre-attaque allemande appuyée par un char est sortie de Saint-Lô pour éliminer l’unité Bingham-Puntenny. La présence fortuite des chasseurs-bombardiers américains a sauvé la journée en mitraillant en rase-mottes et en bombardant la colonne allemande, tandis que l'artillerie de division placait un tir de barrage protecteur entre les positions américaines et la ville.

Le 17 juillet, tous les efforts du 1er bataillon, du 116ème R.I. ont échoué pour ouvrir un itinéraire à Bingham et à Puntenny et pour leur apporter des munitions, de la nourriture, et des fournitures médicales. Les chasseurs de chars, escortés par des Half-tracks dotés d' affuts quadruple de mitrailleuses de calibre 0,50-(12,7 mm), trouvaient les routes submergées autour de Martinville. Elles étaient également obstruées par des débris, des chevaux, et des véhicules allemands détruits, la poursuite d'une progression sous les tirs d'artillerie ennemie se révélait impossible. Le 175ème R.I. a également tenté d'atteindre les hommes isolés en attaquant depuis la route de Bérigny, mais le régiment a subi des pertes graves et a peu progressé. La seule aide a été apportée aux unités isolées le fur par les avions légers de l'artillerie de division, qui ont parachuté suffisamment de plasma sanguin pour 35 blessés.

Dans la nuit du 17 juillet un groupe de transport d'environ quarante hommes du 1er bataillon, du 116ème R.I., a finalement atteint les unités isolées. Le lendemain matin, 18 juillet, une compagnie de fusiliers - réduite à 23 vétérans mais complétée avec 85 remplacements a ouvert un itinéraire d'approvisionnement des bataillons Bingham et Puntenny à travers un espace de mille-yards. Avançant en deux colonnes le long de l’axe des rangées de haies d'un champ, et en maintenant le contact visuel entre les colonnes, et en laissant quatre hommes dans chaque champ pour maintenir ouvert le chemin d’approvisionnement, la compagnie n’a rencontré que le tir d’un fusil. Des approvisionnements ont été apportés et les blessés ont été évacués. Les quelques Allemands, en petits groupes désorganisés, qui sont intervenus dans l'itinéraire d'approvisionnement pendant la journée ont été tués ou capturés.

Au fil du temps, il devenait certain que les forces sur l'arête de Martinville n'avaient pas la puissance pour achever la progression finale vers l'objectif. L'après-midi du 17 juillet, après que la 35ème Division ait fermement établi son contrôle sur la colline 122, le Général Gerhardt a ordonné au colonel Ordway d’avancer le 115ème R.I. dans la périphérie au nord-est de Saint-Lô. A la tombée de la nuit du 17 juillet 1944, tout le 115ème R.I. approchait de la frange au nord-est de la ville, mais les efforts pour y parvenir, les avaient conduits à un quasi épuisement. Pour les opérations du 18 juillet, il a ordonné aux deux régiments du côté gauche, ceux sur l’arête de Martinville – de tenir leur position tandis que le 115ème R.I. fournissait l'effort principal dans la ville.

Un convoi de service de l'armée américaine descendant sur Saint-Lô depuis l'entrée Nord.
Photo extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon A. Harrison,
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.
Tôt au matin du 18 juillet, le Général Gerhardt a obtenu du Général Baade que la 29ème Division participe à la capture de Saint-Lô. Mais si la tension montait dans la hiérarchie du Commandement américain, ce n'était que peccadille à côté de ce qui se passait dans la camp allemand. Hausser, le commandant de la VIIème Armée allemande avait demandé au début de l'après-midi du 17 juillet 1944 non seulement la permission de se retirer du secteur de Saint-Lô mais également une réponse du groupe d'armée B, c'est dire de Rommel pour 18h00, or, c'est justement dans l'après-midi que Rommel a subi une fracture du crâne à la suite du mitraillage de sa voiture par un chasseur faisant du "straffing" en maraude... Après avoir transmis la demande d'Hausser à l'O.K.W., von Kluge, le commandant d'OB-West, a finalement acquiescé à la demande dès lors que l'armée ne disposait plus de réserve à fournir pour tenir Saint-Lô. En effet, la 5ème Division de parachutistes, qui était arrivée de Bretagne plusieurs jours auparavant, avait été déjà désignée pour renforcer la Panzer Lehr. Et la 257ème Division, qui devait la suivre arriverait trop tard dans la région de Saint-Lô.

Pendant que, du côté américain, le Général Gerhardt complétait ses préparatifs pour l'assaut, au matin du 18 juillet, et qu'il nommait le colonel (Ednie, qui venait de la 30ème Division, commandant du 115ème R.I., les Allemands avaient déjà retiré leurs forces principales au Nord de Saint-Lô ne laissant derrière eux que des avant-postes fortifiés.

La mission d'Ednie était d'ouvrir l'entrée du nord-est à la ville pour le passage de la Task Force conduite par le Général Cota. Après une préparation d'artillerie, le 115ème R.I. a attaqué. Et à midi, le colonel Ednie avisait le Général Gerhardt que la Task Force C pouvait intervenir. Et quarante minutes plus tard, le Général Gerhardt a donné l'ordre, au Général Cota, que le corps du Major Howie accompagne les premières troupes U.S. entrant dans la ville. Un démarche qui symbolisait en quelque sorte l'honneur qui devait être rendu à tous les soldats américains qui avaient combattu dans la guerre des haies pour aboutir à la prise de la Ville de Saint-Lô, elle même victime symbolique de cette guerre à travers ses ruines.

À 15h00, le 18 juillet, la Task Force C du Général Cota est parti de sa zone de concentration près de la limite gauche de la division, a traversé toute la zone de la division, et a commencé à descendre la route Isigny-Saint-Lô, jusqu'à une large courbe où elle a rejoint la ligne de combat du 1er bataillon du 115ème R.I. Après avoir réduit au silence un canon antichar juste en dehors de la ville, traversé un tir d'artillerie de harcèlement et des tirs dispersés au fusil, et cassé un barrage routier, la Task Force de la 29ème Division pénétrait au nord-est de Saint-Lô à 18h00 au huitième jour de la bataille. Les ponts sur la Vire y étaient encore intacts.

Au même moment, la 35ème Division achevait sa tâche. L’Infanterie du colonel Byrne, le 320ème R.I. nettoyait l'ennemi au centre de la zone de sa division, le 137ème R.I. du colonel Emery atteignait la rive de la Vire et le 134ème R.I. du colonel Miltonberger descendait la pente au sud de la colline 122 à la limite nord de Saint-Lô.

Au delà des péripéties et des tâtonnements inévitables dans cette guerre que l'on peut qualifier "d'Enfer sanglant des haies" auquel étaient confrontés de jeunes Américains relevant de deux divisions progressant implacablement pendant huit jours, la chute de Saint-Lô semble devoir être attribué à deux évènements principaux: La capture le jour précédent de la colline 122 qui avait privé les Allemands d'un point essentiel dans leur ligne de défense, d'une part, la pénétration par hasard de la ligne de défense ennemie sur l'arête de Martinville par le Major Bingham, dont les hommes renforcés par le bataillon du Major Howie, représentaient une menace sérieuse pour les Allemands parce que cette position à 1.000 yards de la Ville était déjà décalée derrière leurs ligne. Et les Allemands savaient que d'autres unités fort combattives du Vème Corps d'armée, progressaient vers Saint-Lô, après avoir attaqué la colline 192.

La dépouille du Major Howie, enroulée dans le drapeau américain
exposée devant ce qu'il reste de l'Eglise Sainte-Croix,
après avoir défilée dans les ruines de Saint-Lô.
Le symbole même d'un combat impitoyable et d'une victoire certaine sur l'Allemagne nazie
Photo extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon A. Harrison,
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.
Ainsi, le dispositif original de la manœuvre du Général Gerhardt avait été renversé. La force de manœuvre prévue, les 116ème et 175ème régiments, étaient devenus la base statique de l'attaque, tandis que le 115ème R.I., désignée plus tôt comme la force de position, était devenue, avec la Task Force C, l'élément d'assaut. Tous les correspondants de guerre américains suivaient avec attention la capture de Saint-Lô. Et le général Gerhardt fut surpris d'apprendre de la bouche du Général Corlett, vers 18h30, alors qu'il s'apprêtait à rendre publique l'entrée des troupes américaines de Saint-Lô, qu'il avait été "grillé" par la chaîne N.B.C. tandis que l'Armée allemande affirmait que la prise de la ville était du au retrait des troupes allemandes.

Alors que l'artillerie allemande continuait à pilonner les ruines de Saint-Lô, sans doute pour ajouter les ruines aux ruines, le général Hausser insistait pour que le général Meindl avec la 352ème D.I. allemande et une partie de la 275ème D.I. reprenne la ville. Mais cette dernière division était déjà versée dans la réserve de la VIIème armée allemande. La contre-attaque ordonnée par le chef de la VIIème armée allemande au soir du 18 juillet 1944 ne pouvait guère aboutir. Et le 113ème groupe de cavalerie qui avait traversé la ville pour prendre position au sud avait été accueillie par une grêle d'obus d'artillerie à 500 yards au sud de Saint-Lô.

Au matin du 19 jullet, La 29ème D.I. du XIXème Corps a fini de dégager la ville, et la 35ème Division n'a trouvé aucune troupe ennemie active dans son secteur. La capture de Saint-Lô avait provoqué des pertes élevées; typiques de la bataille des haies. La 35ème Division avait perdu plus de 2.000 hommes et la 29ème Division avait plus de 3.000 blessés. Le 19 juillet, conformément aux instructions du corps, la 35ème Division a relevé la 29ème, et le Général Baade a déployé ses troupes à travers le front entier du corps à l'est de la Vire vers la route de Couvains-Calvaire.

Avant que les hommes de la 29ème Division ne sortent de Saint-Lô, le 20 juillet, le corps du Major Howie était devenu un symbole que "La Task Force C" avait fait défiler dans les runes de Saint-Lô, envloppé dans le drapeau américain sur une jeep, comme emblème de la bataille dans la capitale des ruines. Placé sur des ruines empilées devant l'église romane Sainte-Croix et entouré de maisons vides et béantes sous les bombes et les obus, le corps du Major Howie était devenu le symbole universel du sacrifice pour la liberté. Il représentait tous les américains morts ou blessés dans la bataille des haies. Mais cette démonstration spontanée acculait également le haut-commandement et les alliés à tout faire pour obtenir la victoire sur l'Allemagne nazie.

La préparation de l'opération Cobra

Après la perte de Saint-Lô, les Allemands vont continuer à ajouter des ruines aux ruines en bombardant la ville pendant huit jours, en fait jusqu'au déclenchement de l'opération Cobra.

La situation des troupes américaines à cette époque, n'était pas fameuse si on la comparait au plan de marche prévu par les planificateurs d'OVERLORD. Le maréchal Montgomery allait déclencher l'opération GOODWOOD qui allait certes libérer Caen mais au pris de la perte du tiers de ses blindés et les troupes américaines étaient épuisées par cinq semaines de combat dans la guerre des haies.

Voici d'ailleurs l'avis autorisé que le général Eisenhower a exprimé dans son livre "Les opérations en Europe" (8) (p. 268):
«…Ceci, naturellement, plaçait les forces américaines une tâche plus onéreuse et plus risqué que cela avait été d'abord prévu. Cependant, Bradley a complètement saisi la situation du moment et, dès le 20 juin, m’avait indiqué qu’il avait la conviction que la percée du côté droit devrait être lancée depuis des positions près de Saint-Lô, plutôt que depuis la ligne à l’origine prévue plus vers le sud. Il sentait la tâche avec son imperturbabilité habituelle et travaillait la dessus en professionnel. Il a rationné toute les dépenses en munitions sur tout le front, fait tourner les troupes tournées sur les lignes de front, et maintenu constamment ses unités et éléments logistiques comme pour une offensive soudaine et avec toute sa pleine puissance quand l'occasion se présenterait elle-même.

«Ce qui compliquait le problème de la percée sur le front américain, c’était la prédominance des rangées de haies formidables dans le pays du bocage. Dans cette région, les champs depuis des siècles avaient été divisés en très petites surfaces, parfois à peine plus grande que la taille d’un bâtiment agricole, chacune entourée par une haie dense et épaisse qui, ordinairement, poussait sur une bande de terre à trois ou quatre pieds de haut. Parfois ces haies et les bandes de terre qui les portent sont doubles, formant entre elles un fossé prêt à l'emploi, et offrant naturellement plutôt une ultime protection dans le champ de bataille et un camouflage naturel. Dans presque chaque rangée étaient cachées des mitrailleuses ou des petites équipes de combat qui étaient en position parfaite pour décimer notre infanterie pendant que les hommes rampaient avec ténacité et rampaient encore pour attaquer le long de chaque cheminement d'approche.

«Nos tanks pouvaient aider mais peu. Chaque fois qu’un d’eux tentait de pénétrer une rangée de haies, il était forcé de s'élever presque verticalement, exposant de ce fait le ventre non protégé du char et le transformant en proie facile pour n'importe quel type d’obus perforant le blindage. Etait également exaspérant le fait que, avec le nez du char dressé vers le ciel, il était impossible de permettre à ses canons de tirer sur l'ennemi; les équipages étaient désarmés aussi bien pour se défendre que pour détruire l'Allemand.

« Dans ce dilemme, un sergent américain appelé Culin est venu à l’avant avec une invention simple qui reconstituait l'efficacité du tank et a donné un élan énorme au moral de toute l'armée. Elle consistait simplement à souder à l'avant du char deux lames solides en acier qui, agissant un peu comme des faux, coupaient travers la bande de terre et de haies. Ceci permettait non seulement au char de bousculer l'obstacle comme une quille et de faire feu avec ses armes, mais encore permettait de porter sur une certaine distance, un camouflage naturel de haies précédemment coupées.
«Dès que le sergent Culin a eu démontré son invention à son capitaine elle a été rapidement portée à la connaissance du Général Walter M. Robertson, commandant la 2ème Division. A son tour, il a démontré le dispositif à Bradley, qui a ordonné d'en équiper le plus grand nombre possible de chars afin d'être prêt pour la prochaine bataille. Ce dispositif, qui a eu pour conséquence de provoquer une joyeuse satisfaction de nos soldats, alors que l'acier des lames de découpage était fourni par les obstacles que les Allemands avaient répandu à profusion sur les plages de Normandie pour empêcher notre débarquement sur cette côte.

«Cependant, nous étions dépourvu de cette amélioration quand la première armée a commencé sa progression pénible vers le sud pour réaliser une ligne raisonnable de départ pour la grande attaque. Il était difficile d'obtenir une vraie image de la zone de combat. Un jour, un d’entre nous a visité une tour d'observation sur le front située sur une colline, qui nous a offert une vue d'environ cent pieds au-dessus des rangées de haies environnantes. Notre vision était si limitée que j'ai appelé l’es forces aériennes pour me faire survoler tout le front dans un avion de combat dans un effort nécessaire pour avoir une impression claire de ce que nous voyions de haut. Malheureusement, même depuis la position avantageuse d'une altitude de plus de mille pieds, il n'y avait pas beaucoup à voir qui pouvait être classé comme utile. Comme il était prévisible dans de telles conditions, l'artillerie, excepté le feu de harcèlement à longue portée, était de peu d'utilité. C'était combat (« doughboy ») (N.D.R. «doughboy» est une expression maintenant archaïque -et littéralement intraduisible- qui évoquait les innocents soldats d'infanterie qui, depuis la guerre de Sécession jusqu'à la 1ère Guerre mondiale chargeaient au coude à coude sous la mitraille des canons et des mitrailleuses. Par dérision, le Poste de commandement de l'Armée américaine en 1917 était surnommé «Doughboy» que les Français auraient plutôt appelés "chair à canon") résolu sous son plus mauvais angle. Toute division qui y participait en sortait durcie, attentive à la bataille, et pleine d'assurance.

«La tactique, la logistique, et le moral – à tous les plus hauts commandants et les états-majors y consacraient chaque minute de leur temps. La tactique pour gagner la meilleure ligne de départ pour lancer la grande attaque contre les forces d'encerclement. La logistique pour répondre à nos besoins journaliers et accumuler des montagnes d’approvisionnements et les apporter dans les réserves des troupes que nous voulions mettre en ordre pour rendre cette attaque décisive. Et toujours, nous étions concernés par le moral parce que des troupes étaient invitées constamment à s'engager dans un combat dur mais sans avoir la satisfaction des longues avances qui donnent invariablement à une armée de l'élan.»
En fait, le hedgecutter tank est une synthèse de plusieurs inventions modifiant l'avant des Shermann commencées à partir du 5 juillet 1944, par les services de maintenance de la 79ème Division et poursuivies par le XIXème Corps qui inventa une "fourchette à salade" permettant au char de s'enfoncer dans les haies sans lever son avant, sans oublier les chars "brush cutter" ou encore "green dozer" inventés par les tankistes du Vème Corps. C 'est finalement la formule du "hedgecutter" du sergent Curtis G. Culin du du 102ème escadron de reconnaissance de cavalerie qui a retenu, lors de sa démonstration le 14 juillet 1944, les faveurs du général Bradley et son Etat-major. Le général Bradley a immédiatement envoyé le colonel John B. Medaris, l’officier dirigeant la maintenance de la 1ère armée, en Angleterre en avion pour assurer la production de ces équipements de défense et monter les équipements sur les chars arrivant en France et pour assurer le transport en France des équipements complémentaires de soudure à l'arc et la formation d' équipes spéciales de soudage, chargées de modifier les chars en service en Normandie.

Au moment du lancement de COBRA, trois chars moyens sur cinq de la première armée U.S. étaient équipés en « hedgecutter », ce qui est assez remarquable puisque la transformation a été effectuée en moins de 10 jours. Afin de d’assurer la surprise tactique des "Rhinos", le Général Bradley avait interdit leur utilisation jusqu'au lancement de COBRA.


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Notes sur les Sources:
  1. Page web sans titre décrivant divers actes de résistance dans la Manche et dans le canton de Beaucoudray entre juin 1940 et la fin juillet 1944
  2. La Résistance dans la Manche
  3. Suplément de "The London Gazette" of tuesday 19th october 1948 (p. 5.589). (Rapport au "War Office"de l'Air Chief Marshal Sir Rodderic Hill).
  4. "Crusade in Europe", par Dwight D. Eisenhower, chapitre 14 (pp. 238 à 239) dans l'Edition "Doubleday & Company inc" à New-York. [Cliquer sur le lien pour lire le texte original]
  5. reportages sur les sites Hénouville et d’Ardouval par des élèves de cm2
  6. Cherbourg-Brécourt.
  7. la Flague sur la commune de la Glacerie.
  8. "Les opérations en Europe", rapport du Général Dwight D. Eisenhower, Commandant en chef des Etat-major alliés, Editions Berger-Levrault, 1947 (p. 34)
  9. "La guerre secrète" ou "The rempart of Lies" d'Anthony Cave Brown, tome II (Le jour "J" et la fin du IIIème Reich) Chapitre VIII de l'Edition du Pygmalion (Paris).
  10. "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon A. Harrison, CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone), Washington DC, 1993.
  11. Site spécialisé sur le 6 juin 1944.
  12. Témoignages
  13. "Break out and Pursuit", par Martin Blumenson, pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone)



dernière mise à jour le 28 avril 2015